Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
CONGOSECURITE
Archives
8 avril 2009

UN CORRUPTEUR AU MILIEU DES CORROMPUS

Plusieurs d'entre nous ayant rompu avec la lecture et les analyses approfondies sur l'état de notre pays, il est plus ou moins sur qu'ils ne liront pas la dernière interview accordée par Joseph Kabila à New York Times. Certains compatriotes ne la liront pas tout simplement parce qu'ils sont convaincus que du « raïs » ne peut Kabila_koploper_ver_305245bsortir rien de bon. Par conviction, nous nous croyons que l'autre, fut-il un ennemi, il ne faut ni le mépriser ni se fermer à ce qu'il dit. « Bubi mbwa matshi, mbwimpe, mbwa matshi », dit-on dans ma langue vernaculaire. Notre souhait est que les compatriotes n'étant pas encore arrivés à une haine viscérale de Joseph Kabila lisent cette interview et partagent leurs interprétations avec les filles et les fils de notre peuple. Nous nous le dirons jamais assez, pour cacher certaines choses à une certaine catégorie de Congolais(es), on les met dans les livres. Les compatriotes « mangeurs » ont tout intérêt à lire les textes de ce genre. Ils pourraient se rendre compte que celui qu'il considère comme leur autorité morale a du mépris pour eux. Tenez. Depuis qu'il est au pouvoir en 2001, Joseph Kabila travaille officiellement avec des centaines de Congolais et de Congolaises. Depuis 2006-2007, il y a un gouvernement comprenant plus ou moins cinquante personnes. Il y a son cabinet présidentielle, sa maison civile, ses collaborateurs militaires, les différents services de sécurité, un Parlement où trône une majorité dite présidentielle. Que Joseph avoue qu'il n'a pas, au jour d'aujourd'hui 15 personnes de convaincues, déterminées, résolues pour l'aider, cela devrait interpeller la manducratie josephiste .
 
La majorité  de « mobutistes » corrompus autour du « raïs »
 
Voici la question de New York Times: « Avez-vous les bonnes personnes pour vous aider? »
La réponse de Kabila est précédée d'une longue pause. Il réfléchit et comptabilise... Après la pause, la réponse tombe: « Mobutu a dirigé ce pays pendant 32 ans. Il a créé une classe politique et a créé une mentalité et nous n'avons pas encore mis fin à cela. Les anciennes méthodes sont toujours là: corruption, mauvaise gestion, et de tout cela. Notre plus grande erreur, c'est que nous n'avons pas trouvé assez de temps pour transformer et former nos propres cadres. On n'a pas besoin d'un millier de personnes pour transformer un pays. Non, on n'a besoin que de 3,4,10, 15 personnes avec des convictions, déterminées et résolues. Ai-je ces 15 personnes? Probablement, 5,6,7, mais pas encore 15. » (La traduction est empruntée au journal kabiliste L'Avenir au quotidien de ce mardi 7 avril 2009 et nous soulignons.)
La réponse de Joseph Kabila appelle un temps de réflexion. Si après au lendemain de l'indépendance nominale de notre pays nous ne comptions qu'une dizaine de diplômés, après la Révolution du 17 mai 1997, nous ne comptons pas dans les ranges du pouvoir plus de 15 personnes « avec des convictions, déterminées et résolues » capables d'aider Joseph Kabila à remettre le Congo sur les rails! Et pourtant « le raïs » est entouré par les juristes, les économistes et les autres constitutionnalistes congolais! Aussi, Joseph n'a pas réussi, après plus de cinq ans à la tête du pays, à former « ses propres cadres »! Supposons qu'il en ait déjà formé 7, pour qu'il atteigne le chiffre 15, il devra encore rester plus de cinq ans au pouvoir! Donc, il lui faudra un deuxième mandat.
Mais si « le raïs » s'est maintenu au pouvoir jusqu'à ce jour aux côtés de mobutistes corrompus, mauvais gestionnaires, sans conviction et détermination, ce qu'il a su partager les mêmes anti-valeurs que ceux qu'ils décrient. Et en tant que « chef », il n'a jamais eu suffisamment de courage pour envoyer ces corrompus en prison bien qu'il ait clamé tout haut à son discours d'investiture que la récréaction était terminée et que les portes de la prison allait être grandement ouvertes.
Comment Joseph Kabila peut-il justifier la disqualification de plusieurs de ses collaborateurs dans un journal américain? Et puis, de quelle expertise « le raïs » se réclame-t-il quand il dénonce son erreur en avouant qu'il n'a pas eu le temps de former ses propres cadres?
Pour ceux et celles d'entre nous qui savent que « les crimes organisés en Afrique centrale » ont bénéficié des services anglo-saxons, il est possible que Joseph soit en train d'envoyer un signal fort à ses « parrains » pour expliquer sa méthode de travail. Les Congolaises et les Congolais de son entourage étant majoritairement corrompus et mauvais gestionnaires, il peut travailler officiellement avec eux et officieusement avec les Ougandais et les Rwandais. (Un compatriote de l'est de notre pays ayant requis l'anonymat nous a confié que Joseph Kabila a travaillé avec sa petite amie Ougando-Sierra Leonaise, Finda. Elle a géré le Fonds Social Congolais. Présentement, il travaille avec M. Mahuku, un sujet Rwandais. Il l'a chargé de la gestion de la question des Interhamwe à l'est du pays.)
A la lecture de la réponse de Joseph Kabila à New York Times, on se croirait en présence d'un Karel De Gucht, Ministre des affaires étrangères Belge, affirmant qu'il n'a pas trouvé au Congo, autour de Kabila, des hommes politiques dignes de ce nom. Quand on connaît toutes les misères que les propos de De Gucht ont suscité et qu'on entend le même discours de la bouche du « raïs », on se dit: « ça sent mauvais ». Face à l'échec patent d'une politique fondée sur l'exclusion, la violence, la corruption et le mensonge, Joseph trouve vite des boucs émissaires: Mobutu, les mobutistes et la mentalité mobutiste. Cette interview aurait été convaincante si Joseph pouvait citer trois ou quatre mesures phares prises pendant ses 7 ans de règne pour un bonheur congolais partagé. Il n'y a en pas eues.
Si pour transformer un pays, il ne faut pas être un millier de personnes, Joseph aurait pu faire quelque chose avec « ses 5, 6 ou 7 ». Et pourtant, il n'y a rien, à l'exception de la mort qu'il a semée au Congo, dans ses coins et recoins.
Cette politique qui consiste à croire et à faire croire que les mauvais sont toujours les autres Congolais(es) est caractéristique du règne kabiliste. Il s'associe ses « ses rhinocéros » pour « écraser » les meilleurs d'entre nous: ceux-ci s'exilent ou tombent sous ses balles. Il s'entoure des laudateurs-mangeurs et finit par les accuser de corrompus et de mauvais gestionnaires. Il y a, à travers les propos de Joseph Kabila, une très haute idée de lui-même et un mépris pour ceux qui, à ras-le-sol, l'ont appelé « papa », « mon président », pour ramasser les miettes tombant de sa table.
Cette politique participe de l'idéologie ou des pseudo-justifications tutsies disqualifiant, en bloc, tous les Congolais, pour faire main basse sur les ressources du sol et du sous-sol de notre pays.
Nous avons tous été classifiés dans les BMW. Donc, Josepk Kabila ne dit rien de neuf.
N'empêche qu'avec le temps, il ait fait l'expérience de la frivolité de certains d'entre les animateurs des institutions actuelles du pays, capables de vendre père,mère, femmes et enfants pour rouler dans les 4X4 et manger chez SHE TEMBA KAYEMBE avec les filles de la rue.
En effet, il aussi plus facile, pour nous Congolais, de croire plus à un complot extérieur contre notre pays que de faire l'inventaire des comportements primaires de certains d'entre nous face au boire et au manger, face à l'argent et à la femme. Si un homme fort garde bien sa maison, nous disent les Ecritures, personne ne peut la dévaliser. Ce que nous subissons est aussi les fruit des turpitudes de certains d'entre nous, de leur nombrilisme et de leur foi aveugle en des diplômes vides de savoir, de savoir-être, de faire, de savoir-faire et de sagesse.
 
L'Union européenne, la Banque mondiale et le FMI au banc des accusés
 
Néanmoins, la bouc-émissairisation josephiste va au-delà des frontières congolaises. Joseph a conçu cinq chantiers sans un sous. Il appartenait à l'Union Européenne, au FMI, à la Banque mondiale et aux U.S.A. de les financer. « Nous avons dit que nous avions cinq chantiers: les infrastructures, la santé, l'éducation, l'eau, l'électricité et le logement. Maintenant, comment pouvons-nous faire face à ces priorités? Nous avons besoin d'argent, beaucoup d'argent, affirme Joseph Kabila. Pas de 100 millions de dollars US de la Banque mondiale ou les 300 millions du FMI. Non, nous avons besoin de beaucoup d'argent, et surtout que nous sommes toujours en service d'une dette de près de 13 milliards de dollars. Et qu'il est de 50 ou 60 millions de dollars US par mois, ce qui est énorme. Vous me donner 50 millions de dollars chaque mois pour le secteur social et nous allons de l'avant.(...)Mais nous avons dit: oui, nous avons des priorités, et
nous avons parlé à tout le monde. Américains, avez-vous de l'argent? Non, pas pour le moment. L'union européenne, vous avez trois ou quatre milliards pour ces priorités? Non, nous avons nos priorités. Ensuite, nous avons dit: pourquoi ne pas parler à d'autres personnes, les Chinois? Alors nous leur avons dit, avez-vous l'argent? Et ils ont dit, oui, nous pouvons discuter. Donc, nous avons discuté. »
Comment Joseph Kabila qui regrette de n'avoir pas eu le temps de former ses propres cadres peut vouloir faire des priorités du Congo les priorités des autres? A quoi allait-il former ces cadres? A une politique économique extravertie? Au paiement d'une dette odieuse? A la mendicité?
Par innocence ou par bêtise, Joseph Kabila affirme qu' « il ne comprend pas pourquoi ils (ceux qui ont refusé de lui donner de l'argent pour ses chantiers) nous ont dit de ne pas signer ces accords. Probablement, explique-t-il, parce qu'il y a beaucoup d'ignorance, l'ignorance de la façon dont notre situation est difficile. Bien sûr, lorsque vous êtes assis à Washington ou vous êtes assis à New York, vous croyez que tout le monde est comme à Washington ou à New York. Mais les gens souffrent. Qu'est-ce qui m'a révolté moi? C'est le fait qu'il y ait une résistance à cet accord sans faire une contre-proposition. » Et pourtant, la contre-proposition est faite: le Congo renonce aux accords avec la Chine, le FMI l'embrigade dans le programme d'ajustement structurel, la Banque mondiale s'arrange avec la Chine pour qu'elles travaillent ensemble sur le dos des Congolais(es)...
Par innocence ou par bêtise, Joseph Kabila avoue que pour certaines questions engageant le devenir commun des Congolais(es) les décisions se prennent à Washington, à New York,etc. Quand on sait qu'il fait (aussi) allusion aux Institutions Financières Internationales dont le FMI soutenu dernièrement par le G 20, on se dit que les Congolais(es) n' hallucinent pas quand ils parlent de leurs misères et de leurs souffrances, de leurs morts comme participant des « crimes organisés » ailleurs.
Mais que la révolte de Joseph Kabila n'aboutisse pas à la résistance citoyenne contre la résistance de ceux qui décident à Washington et à New York , cela trahit les limites de la politique Kabila et de la majorité au pouvoir. Pour dire les choses autrement, à travers la révolte du « raïs », il y a un aveu d'impuissance face à ceux qui l'ont fabriqué pour servir leurs intérêts.
Comme pour Mobutu, Laurent Désiré Kabila, Vital Kamerhe, cette sortie médiatique risque de signer la fin politique de Joseph Kabila. Tel est le fonctionnement du marionnettisme: dès que la marionnette coupe le cordon ombilical, dit sa part de vérité, il signe sa mort politique. La mort physique peut s'en suivre. Le cynisme des « maîtres du monde » souffre de la lumière du jour jetée sur ce qu'ils appellent « leurs intérêts ».La chute du mur de Berlin et Mobutu, dignité pour l'Afrique. Entretiens (de Mobutu) avec Jean-Louis Remilleux ont signé la mort politique du dernier Maréchal de l'Afrique. Le retournement d'alliance entre Laurent Kabila et ses « parrains » a sonné le glas du règne du « soldat du peuple ». L'étonnement de Kamerhe face au secret dont a été couverte l'entrée des miliaires Rwandais au Congo lui a coûté sa chaise présidentielle au Parlement. Il est possible que Joseph joue à la diversion... L'avenir
nous le dira.
 
J.-P. Mbelu
 
« le: Avril 07, 2009, 10:44:24 »    

© Copyright Congolite

Visiter le site de: CongoliteR

Publicité
Publicité
Commentaires
CONGOSECURITE
Publicité
Publicité