L’assassinat de Victor Mfulumpinga d'Angola

La colonie angolaise de Kinshasa a en effet appris avec constermnation la nouvelle de l’ assassinat du député Mfulumpinga, président de PDP-ANA (Parti démocratique du progrès-Alliance nationale d’Angola.

Selon des sources, l’infortuné a été abattu par trois hommes armés qui l’attendaient au sortir de son bureau, lesquels ont pris fuite immédiatement après avoir commis le forfait.

M. Mfulumpinga, rappelle-t-on, était député au parlement angolais, membre du Conseil d’Etat et professeur de mathématique à l’Université de Luanda. Il a passé toute sa jeunesse en République démocratique du Congo. Ingénieur de formation, il a fait ses études universitaires à Lovanium, plus précisément à la Faculté polytechnique.

Sur le plan politique, Victor Mfulumpinga militait dans l’opposition au régime de Luanda. Il prenait souvent langue avec feu Jonas Savimbi, ancien président de l’Unita. Traqué et recherché par le pouvoir en place, il dut partir en exil à Libreville au Gabon.

De retour au pays, il fut candidat aux élections législatives et présidentielles. Il fut élu député. Son parti, le PDP-ANA a deux postes au gouvernement d’union nationale formé il y a quelques années dont celui du vice-ministre de la Jeunesse et des Sports.

Le charisme politique de Victor Mfulumpinga était vivace à telle enseigne que l’influence de son parti, le PDPA-ANA, devenait de plus en plus grandissante tant en Angola qu’à Kinshasa où il compte de nombreux adhérents. Usant d’une verve oratoire tranchante, il n’hésita pas à dénoncer "les tricheries" qui ont émaillé les élections présidentielles auxquelles il fut lui-même candidat. La franchise de sa pensée politique dérangeait à tel point qu’on a essayé une première fois d’attenter à sa vie. Cette tentative échoua. Et la seconde a réussi.

Les observateurs de la politique angolaise se posent alors la question de savoir si la concorde nationale retrouvée depuis le 4 avril 2002 ne sera pas compromise avec l’assassinat d’un des leaders de l’opposition.

Rappelons que c’est ce jour-là que toutes les forces vives angolaises, toutes tendances confondues, ont scellé un pacte pour reconstruire l’Angola - ruiné par plus de deux décennies de guerre - dans la paix et la concorde.

Dans l’opinion, la disparition de Victor Mfulumpinga est diversement commentée. L’opposition angolaise y voit "un assassinat politique orchestré par ses adversaires qui ne digèrent pas son succès ", lesquels se retrouvent dans le sérail du pouvoir en place. Mais ces accusations sont démenties de la manière la plus formelle par le gouvernement.

A Kinshasa, apprend-on, le Cercle de loisirs « Eyenga » dont faisait partie M. Victor Mfulumpinga alias Sitting pour les intimes, très touché par l’assassinat d’un des leurs, compte organiser en sa mémoire une cérémonie dont la nature sera précisée dans les tous prochains jours.